Projet orientation
à la cité TASE


Dans le cadre de notre projet orientation dans le temps et dans l'espace, nous avons effectué une balade historique et urbanistique dans les "Cités TASE", quartier de la Soie à Vaulx en Velin (69).
Voici un résumé de l'histoire récente de ce quartier, avec quelques photos prises lors de notre excursion. Il suffit de cliquer sur les liens.

La classe A2



Les cités TASE - ou quartier de la Soie - datent de 1925, année d'implantation d'une usine de fils et fibres synthétiques, appelées d'abord SASE (Soies Artificielles du Sud-Est), sur 75 hectares du quartier de la Côte au sud de Vaulx.
L'industriel Gillet, spécialisé dans la soie noire du chapeau claque, fait construire sur le site une cité ouvrière qui accueillera les salariés de l'usine 55 ans durant : 168 pavillons de 1 à 6 logements destinés aux ingénieurs et chefs d'équipe constituant "les Petites Cités", 20 immeubles collectifs destinés aux ouvriers et manoeuvres constituant les "Grandes Cités". l'usine prend en charge et, par conséquent, régente tout le quartier qui vivra en complète autarcie jusque dans les années 60. Elle finance et gère les équipements quels qu'ils soient, au point que les travailleurs n'ont jamais à sortir du périmètre, même pour les loisirs ! Cette usine avait son terrain de football, son centre médico-social, son école de garçons Ambroise CROIZAT, son institut d'apprentissage (Ecole Normale Nationale d'Apprentissage-ENNA, transformée depuis en partie en annexe de l'IUFM de Lyon) une école de filles Claude KOGAN (alpiniste vaudaise), foyer d'hébergement pour les jeunes filles de la campagne ou de pays étrangers venues trouver de l'ouvrage, sa chapelle, son église et même... ses commerces ! De la boulangerie à la mercerie, la matelasserie en passant par le café-tabac et le cinéma Rex tout est sur place. Les jardins ouvriers aussi, de part et d'autres des immeubles.
C'est à cette période de pleine croissance en 1935 que l'usine prend le nom de TASE (Textile Artificiel du Sud-Est). Elle compte alors 3 000 salariés contre 900 en 1926. Elle atire aussi une main-d'oeuvre immigrée qui s'installe par vagues successives : au tout début les arméniens, russes ou polonais ; à cette époque-ci les italiens et les espagnols ; par la suite viendront les travailleurs d'Algérie, Tunisie, Maroc et en dernier lieu les portugais.
En 1955, la TASE devient CTA (Comptoir Artificiel du Sud-Est) et en 1971 RPT (Rhône-Poulenc Textile). A partir de 1975, dans un secteur en crise, les dirigeants de RPT engagent une politique de réduction drastique de la production qui aboutira à la fermeture complète de l'usine en 1980 (elle ne comptait plus que 600 salariés les derniers temps). La fin de "l'usine providence" laisse les habitants dans un sentiment de désarroi et d'abandon auquel la Ville a dû faire face... Celle-ci mettra 10 ans pour combler le vide social, culturel et d'animation laissé par le départ de l'entreprise.
On voit nettement l'évolution du quartier, aménagé (bâtiments préfabriqués) pour accueillir ensuite dans les années 70 les rapatriés ou immigrés d'Afrique du nord, puis dans les années 80 pour ceux d'Afrique noire ou d'Asie. L'un des bâtiments de cette époque est le foyer SONACOTRA. On voit également l'évolution sociale des premiers arrivants qui ont pu s'acheter les maisons des cadres ou faire construire et les nouveaux arrivants qui occupent les anciens immeubles.

Texte d'après la plaquette "Vaulx-en-Velin, ma ville..." publiée par la ville de Vaulx-en-Velin en 1996 sous la direction de Georges FERREBOEUF, où l'on peut voir en couverture une vue aérienne des "grandes cités" ; et les renseignements d'un TASien de l'établissement Maurice QUIRANT

Toutes les photos de notre excursion (long !)
Un site très intéressant quoique succinct sur l'histoire de Vaulx en Velin